Ozilius Hadrival
I'm not lost, this fate was mine to choose.
I'm not lost, this fate was mine to choose.
Humain
Homme
Air
24 ans
173 cm
Apatrides
Orgueil
Chaotique
Neutre
Névrosisme Tendance à ressentir facilement des émotions négatives telles que l'anxiété, la colère, le désespoir...
Attitude souvent traduite par de l'agitation, du stress, du pessimisme et de la méfiance pouvant dans des cas extrêmes se transformer en paranoïa.
Agréabilité Tendance à être compatissant et coopératif. Importance accordée à la bonne entente avec les autres au détriment de la force de caractère, de l'inflexibilité des opinions et de la capacité à imposer une décision.
Conscienciosité Importance accordée à l'organisation et la planification au détriment de la spontanéité.
Les personnes consciencieuses ont tendance à apprécier le prévisible, l'exactitude et tendent vers le perfectionnisme dans leur travail.
Extraversion Importance accordée à la compagnie des autres et aux interactions sociales.
Une personne extravertie a tendance à rechercher la stimulation et à accorder une importance particulière à sa vie sociale.
Ouverture Appréciation
de l'art, de l'émotion, de l'aventure, des idées peu communes ou des idées nouvelles, curiosité et
imagination au détriment de la tradition.
Description mentale
Arrogant
Curieux
Malin
Obstiné
Indiscipliné
Arrogant, c'est bien là le premier trait de caractère qui vous frappera dès lors que vous ferez la connaissance d'Ozilius. Peut-être vous laisserez-vous avoir par quelque sourire commode et phrase doucereuse avant de comprendre que rien de tout ceci n'est sincère et qu'il se fiche bien de savoir si vous êtes aimable ou non envers lui. Oh, lui le sera toujours, du moment qu'il peut tirer quelque-chose de vous. Ozilius n'est guère impoli, quoi que parfois rude dans sa façon d'être. N'oublions pas qu'il vient d'une bonne famille et que l'éducation reçue ne s'est pas perdue en chemin. Aussi ne vous étonnez pas qu'il méprise riches et pauvres de la même façon et qu'il ne s'attendrisse pas vraiment du sort du bas peuple. Après tout, s'ils sont pauvres, c'est qu'ils ne font rien pour changer leur vie, n'est-ce pas ? Qu'ils ne se plaignent pas s'ils sont incapables de faire bouger leur minable situation, osera-t-il proférer.
Lui se targue de faire montre d'assez de combattivité pour s'en sortir par ses propres moyens, quitte à aller les chercher le plus loin possible. S'il a honte ? Non, pas vraiment. S'il se sent coupable d'être né avec une cuillère en argent dans la bouche ? Non, ce n'est pas la peine d'essayer de lui faire entendre qu'il est chanceux. Il le sait. Il ne renie pas d'où il vient, ni ce qu'il a été. Il ne se remet d'ailleurs que peu en question et se sait capable de retomber sur ses pattes quoi qu'il arrive. Son attitude désinvolte aura tôt fait de donner à ses interlocuteurs une furieuse envie de l'étrangler. Sa verve peut être aussi amusante qu'incisive, aussi ne mâche-t-il que peu ses mots, ou en tout cas fera-t-il montre d'un zeste de sarcasme à l'occasion.
Il n'est pas réellement du genre à demander de l'aide et préfère généralement s'en sortir seul. Une fierté qui finira peut-être par le perdre. Hélas, il est persuadé que la confiance est difficile à offrir et à gagner, aussi ne remettrait-il pas sa vie entre les mains de n'importe qui. Obstiné, il tente toujours de finir ce qu'il a commencé. Lorsqu'il a une idée en tête, peu de gens seraient capables de le faire changer d'avis. Un trait qui aura tendance à le mettre en danger plus que de raison, car c'est un professionnel en la matière : quand il est dans cet état, il ne se rend compte des risques que trop tard... alors qu'il est tout à fait capable de faire montre d'excès de prudence lorsqu'il se trouve mêlé à de sales histoires.
Quant à s'en sortir, prenez en compte que c'est un petit malin et qu'il réfléchira toujours aux trente-six façons de déjouer le destin, qu'il soit déjà dans l'embarras ou non. Son esprit a été aiguisé par un mentor astucieux, aussi a-t-il eu l'occasion de faire de son mieux pour lui ressembler. Vous vous retrouvez dans une situation qui semble désespérée ? Vous trouvez que son idée pour vous échapper est folle ? Attendez un peu de voir par quel miracle vous allez vous en tirer... ou bien mourir : nous ne sommes pas à l'abri d'une erreur.
Et s'il ne trouve pas la solution à ses problèmes, il les cherche. C'est un curieux de nature et rien ne le met de meilleure humeur que le simple fait d'apprendre quelque-chose. Ozilius adore apprendre et s'instruire, peu importe les situations. Attrapez-le dans un piège et il trouvera le moyen de vous demander comment il fonctionne et s'émerveillera de son mécanisme... avant de s'agacer de s'être fait piéger, bien entendu. De reste, il déteste ne rien savoir, ne pas avoir de réponse à ses questions. Et quoi de plus puissant que le Savoir ? Plus encore, rien au monde ne le fascine plus que la magie, qu'il rêve de parfaire et pour laquelle il éprouve une soif insatiable de connaissances.
Après avoir passé beaucoup de temps à obéir à une famille plus qu'oppressive et à refréner son désir de liberté, Ozilius a décidé que les seules lois qui régissent sa vie se limitent à celles qu'il daigne accepter et, surtout, qu'il décide lui-même. Rien de plus, rien de moins. C'est un esprit libre qui entend bien le rester et ne plus se retrouver sous la coupe de qui que ce soit, du moins, s’il n’y voit pas un intérêt. Quoi qu’il en soit, les ordres et les démonstrations d'autorité le font grimacer.
Il ne s'entoure que peu, préférant jouer la carte de l'insensibilité face à ses proches ou à ceux qui tentent de l'amadouer. De reste, il n'est pas du genre à apprécier les grands héros et les chevaliers blancs qui sauvent la veuve et l'orphelin. Pour lui, ces gens sont des inconscients, des fous dangereux, ou des hypocrites en mal de reconnaissance, qu'il vaut mieux ne jamais suivre pour éviter la catastrophe. Le sacrifice est un concept tout à fait repoussant pour lui, qui pense sincèrement qu'on ne sauve plus personne si l'on est mort et qu'on ne fait que se débarrasser des problèmes.
Il n'est pas pour autant apathique, bien au contraire. Malgré un comportement parfois détaché, il n'en demeure pas moins une oreille attentive pour qui aura la patience d'apprendre à le connaître et ne sera pas toujours dénué de bons conseils. Si l'on passe outre son attitude parfois horripilante, il sait être un compagnon de route encourageant, qui préfèrera mettre un coup de pied aux fesses au lieu de céder à l'apitoiement de quelqu'un. Pour lui, ce n'est pas en se morfondant que l'on avance.
Si quelque-chose lui fait peur plus que toute autre ? Vous le surprendrez à perdre ses moyens face à l'obscurité totale, mais plus encore face à un nihilim. Il a un jour eu l'occasion de voir l'une de ces créatures, d'entendre les terribles histoires qui les entourent et cela le hante depuis tout ce temps. Il en fait des cauchemars. Rien ne le terrifie plus que d'imaginer l'un d'entre eux tenter de dévorer son âme. C'est une véritable phobie qu'il a du mal à comprendre et à combattre. Pourtant, il cherche sincèrement à se débarrasser de ce mal-être, refusant de s'abandonner à la terreur et de la laisser dicter sa conduite.
Lui se targue de faire montre d'assez de combattivité pour s'en sortir par ses propres moyens, quitte à aller les chercher le plus loin possible. S'il a honte ? Non, pas vraiment. S'il se sent coupable d'être né avec une cuillère en argent dans la bouche ? Non, ce n'est pas la peine d'essayer de lui faire entendre qu'il est chanceux. Il le sait. Il ne renie pas d'où il vient, ni ce qu'il a été. Il ne se remet d'ailleurs que peu en question et se sait capable de retomber sur ses pattes quoi qu'il arrive. Son attitude désinvolte aura tôt fait de donner à ses interlocuteurs une furieuse envie de l'étrangler. Sa verve peut être aussi amusante qu'incisive, aussi ne mâche-t-il que peu ses mots, ou en tout cas fera-t-il montre d'un zeste de sarcasme à l'occasion.
Il n'est pas réellement du genre à demander de l'aide et préfère généralement s'en sortir seul. Une fierté qui finira peut-être par le perdre. Hélas, il est persuadé que la confiance est difficile à offrir et à gagner, aussi ne remettrait-il pas sa vie entre les mains de n'importe qui. Obstiné, il tente toujours de finir ce qu'il a commencé. Lorsqu'il a une idée en tête, peu de gens seraient capables de le faire changer d'avis. Un trait qui aura tendance à le mettre en danger plus que de raison, car c'est un professionnel en la matière : quand il est dans cet état, il ne se rend compte des risques que trop tard... alors qu'il est tout à fait capable de faire montre d'excès de prudence lorsqu'il se trouve mêlé à de sales histoires.
Quant à s'en sortir, prenez en compte que c'est un petit malin et qu'il réfléchira toujours aux trente-six façons de déjouer le destin, qu'il soit déjà dans l'embarras ou non. Son esprit a été aiguisé par un mentor astucieux, aussi a-t-il eu l'occasion de faire de son mieux pour lui ressembler. Vous vous retrouvez dans une situation qui semble désespérée ? Vous trouvez que son idée pour vous échapper est folle ? Attendez un peu de voir par quel miracle vous allez vous en tirer... ou bien mourir : nous ne sommes pas à l'abri d'une erreur.
Et s'il ne trouve pas la solution à ses problèmes, il les cherche. C'est un curieux de nature et rien ne le met de meilleure humeur que le simple fait d'apprendre quelque-chose. Ozilius adore apprendre et s'instruire, peu importe les situations. Attrapez-le dans un piège et il trouvera le moyen de vous demander comment il fonctionne et s'émerveillera de son mécanisme... avant de s'agacer de s'être fait piéger, bien entendu. De reste, il déteste ne rien savoir, ne pas avoir de réponse à ses questions. Et quoi de plus puissant que le Savoir ? Plus encore, rien au monde ne le fascine plus que la magie, qu'il rêve de parfaire et pour laquelle il éprouve une soif insatiable de connaissances.
Après avoir passé beaucoup de temps à obéir à une famille plus qu'oppressive et à refréner son désir de liberté, Ozilius a décidé que les seules lois qui régissent sa vie se limitent à celles qu'il daigne accepter et, surtout, qu'il décide lui-même. Rien de plus, rien de moins. C'est un esprit libre qui entend bien le rester et ne plus se retrouver sous la coupe de qui que ce soit, du moins, s’il n’y voit pas un intérêt. Quoi qu’il en soit, les ordres et les démonstrations d'autorité le font grimacer.
Il ne s'entoure que peu, préférant jouer la carte de l'insensibilité face à ses proches ou à ceux qui tentent de l'amadouer. De reste, il n'est pas du genre à apprécier les grands héros et les chevaliers blancs qui sauvent la veuve et l'orphelin. Pour lui, ces gens sont des inconscients, des fous dangereux, ou des hypocrites en mal de reconnaissance, qu'il vaut mieux ne jamais suivre pour éviter la catastrophe. Le sacrifice est un concept tout à fait repoussant pour lui, qui pense sincèrement qu'on ne sauve plus personne si l'on est mort et qu'on ne fait que se débarrasser des problèmes.
Il n'est pas pour autant apathique, bien au contraire. Malgré un comportement parfois détaché, il n'en demeure pas moins une oreille attentive pour qui aura la patience d'apprendre à le connaître et ne sera pas toujours dénué de bons conseils. Si l'on passe outre son attitude parfois horripilante, il sait être un compagnon de route encourageant, qui préfèrera mettre un coup de pied aux fesses au lieu de céder à l'apitoiement de quelqu'un. Pour lui, ce n'est pas en se morfondant que l'on avance.
Si quelque-chose lui fait peur plus que toute autre ? Vous le surprendrez à perdre ses moyens face à l'obscurité totale, mais plus encore face à un nihilim. Il a un jour eu l'occasion de voir l'une de ces créatures, d'entendre les terribles histoires qui les entourent et cela le hante depuis tout ce temps. Il en fait des cauchemars. Rien ne le terrifie plus que d'imaginer l'un d'entre eux tenter de dévorer son âme. C'est une véritable phobie qu'il a du mal à comprendre et à combattre. Pourtant, il cherche sincèrement à se débarrasser de ce mal-être, refusant de s'abandonner à la terreur et de la laisser dicter sa conduite.
Description physique
Feat : Les mémoires de Vanitas - Fanart par Inga Chaika - Vanitas
À première vue, Ozilius n'est pas spécialement très grand et ne présente pas une musculature très impressionnante. Ses frères aînés se sont longtemps moqués de lui, laissant volontiers entendre qu'il ne serait jamais taillé pour le combat, contrairement à eux. Si la force brute lui fait effectivement défaut, il s'illustre bien mieux dans des combats impliquant son agilité et des frappes aussi précises que rapides. De plus, il se révèle être plutôt endurant malgré tout.
S'il arbore une allure généralement décontractée, ses années passées dans la haute société du Bastion trahissent un port de menton haut et il dégage une première impression d'austérité. Il n'en arbore pas pour autant de visage particulièrement fermé une fois le premier contact effectué, bien au contraire. Si l'étiquette demandait autrefois à ce qu'il conserve un parfait contrôle de ses émotions et qu’il demeure froid, ses expressions sont désormais bien plus détendues et il ne se prive d'aucune d'entre elles. Parfois, ses yeux bleus ont même tendance à les dévoiler sans qu'il ne s'en rende compte.
Généralement, il porte des vêtements plutôt confortables et pratiques pour se déplacer, tirant souvent sur des teintes sombres. Il ne néglige jamais vraiment son apparence, bien que n'y prêtant pas grand cas s'il vient à se tâcher ou à déchirer quoi que ce soit : après tout, un tissu se change, n'est-ce pas ? Possédant des cheveux d'un noir de jais plutôt longs, il préfère nouer ces derniers en queue de cheval pour ne pas avoir à s'encombrer, étant même allé jusqu'à lui-même se débarrasser de quelques mèches... pour un résultat somme toute plus qu'étrange, il faut bien le reconnaître. Ses oreilles étant percées à plusieurs endroits, il ne se prive pas de porter quelques bijoux, les seuls qu'il ait conservé depuis un moment, par habitude.
Histoire
Occupation : Recrue à l'essai - Traque-Ténèbres
♦ Fils de riche - Cage ♦
Le moins que l'on puisse dire, c'est que naître sous les éclats de la cité de cristal était une chance, au Bastion. Qu'espérer de mieux dans un endroit où les disparités sociales étaient si présentes ? Hendrick et Aveline Hadrival avaient fait en sorte qu'un avenir radieux les attende, du moment que le père eut son mot à dire sur la question. Mais n'allons pas trop vite, je vous ferai part de ces considérations plus tard.
Durant leur enfance, la fratrie de la famille Hadrival ne manqua de rien, bien évidemment, comme tout enfant né d'une bonne famille. Une famille respectable au demeurant, le genre que l'on aperçoit durant tous les banquets, toutes les soirées mondaines, les bals de charité et qui a le nez fourré partout. Une fratrie d'enfants gâtés qui ne se souciait guère des problèmes du monde, tant gambader dans les larges pièces de la maison et tourmenter les domestiques constituaient une occupation primordiale. Et autant le dire, cinq enfants lancés en pleine course dans des couloirs où le son résonnait fort, n'était pas aisé à supporter.
Oui, cinq enfants, dont trois ainés robustes couvés par la fierté de leur père, les destinant à lui succéder aux commandes de l'entreprise familiale. Quoi de plus sympathique que d'être entouré de gorilles en devenir lorsque l'on est à la tête d'un commerce de pierres précieuses, sur fond de trafic d'anima ? Vous voyez où je veux en venir ? La petite dernière, bien que n'ayant aucunement conscience de ces travers, était déjà promise au fils d'un homme influent... les joies du patriarcat. Mais attardons-nous sur le quatrième enfant de la famille Hadrival : le plus malingre de la portée, celui qu'on ne destinait guère à se tenir aux côtés de son géniteur dans les futures affaires qui les attendait.
Ozilius Hadrival n'était pas aussi turbulent que les autres et l'on s'en était bien rendu compte. Si ses trois ainés partagèrent le goût d'un entrainement martial et des études rigoureuses très vite, lui se contentait des enseignements de sa mère en matière de culture et de lectures interminables dans la bibliothèque. Il était définitivement plus proche d'Aveline et de sa petite sœur, fuyant quelque-peu les remarques acerbes de ses frères, quant à son manque de talent pour le maniement de l'épée en bois.
Malgré tout, son père ne l'ignorait pas et décida bien vite qu'il faudrait un peu d'aide à son dernier fils pour se remuer et apprendre les tenants et aboutissants de sa future carrière. Le commerce familial faisait partie intégrante de leur vie, constituait leur destiné. Aucun enfant, ni aucun autre membre des Hadrival ne dérogeait à la règle, fusse-il un oncle, une cousine, un époux, ou que sait-on. Un clan parfait à la tête duquel se trouvait Hendrick : la main de fer dans le gant de velours, prête à frapper quiconque tentait de s'extraire de ce milieu.
♦ Un secret bien gardé - Magie ♦
Soucieuse de l'avenir d'Ozilius, Aveline décida de faire appel à un précepteur qui prendrait en main l'éducation de son fils. Caelan'Nar Faedrin était un elfe originaire d'Yggdrasil et professeur de renom au sein de l'académie de Mystveil, rencontré alors qu'elle n'était qu'une enfant. Tous deux étaient des amis de longue date qui ne s'étaient pas perdus de vue. L'elfe passait régulièrement par le Bastion et ne perdait jamais une occasion de lui rendre visite dès que cela lui était possible. Ozilius ne voyait jamais sa mère plus heureuse qu'en sa présence, sa petite sœur laissant entendre que tous deux avaient pu s'aimer par le passé. Simple rumeur, car personne n'aurait osé poser la question. Au moins ravivait-il le sourire d'Aveline et c'était le plus important, songeait le plus jeune des fils Hadrival.
Ce fut à partir de ce moment-là que Caelan logea dans la maison familiale. Peu d'étrangers à ce cercle fermé avaient ce privilège et il s'estimait heureux que Hendrick l'accepte sans trop rechigner. D'abord méfiant et persuadé d'être un cas désespéré dont son père ne tirerait rien, Ozilius décida de laisser une chance à l'elfe de lui prouver qu'il avait tort. Un défi que son nouveau mentor ne tarderait pas à relever très vite.
Précepteur et adolescent firent tout d'abord connaissance et échangèrent longuement sur la question de l'apprentissage qui serait imposé au plus jeune des fils Hadrival. Caelan souleva avec amusement qu'Ozilius ressemblait à son propre petit frère. Lequel était un jeune elfe qui s'avérait autrefois plutôt maladroit lorsqu'il s'agissait de manier des armes trop lourdes. Ses qualités se portaient davantage sur le maniement des dagues et une dextérité de mouvement naturelle. Ainsi, le destin l'avait poussé à se servir de ces atouts pour se former à de toutes autres activités... entre autres, l'expertise des poisons et leur utilisation au cœur de missions aux sombres desseins.
Ce fut le chemin proposé à Ozilius, qui y vit une opportunité de prouver sa valeur à son père : si la force ne pouvait l'aider à se faire une place, alors il irait la chercher par un autre moyen. Caelan éveilla l'esprit et la curiosité de son nouveau protégé autant qu'il le put. Peu à peu, tous deux tissèrent une amitié certaine et une complicité qu'Ozilius n'avait que guère connue auparavant.
Assistant à ses cours avec assiduité, le garçon se découvrit des capacités qu'il ne soupçonnait pas et, comme son mentor l'avait constaté, une prédisposition à manier des armes plus légères pour effectuer des attaques rapides et efficaces. L'apprentissage de l'application des poisons et leur utilisation, ne fut cependant pas sans douleur pour le plus jeune. Apprenant néanmoins vite et bien, il ne lui fallut guère de temps avant de comprendre où frapper et comment le faire, soucieux de s'appliquer au maximum.
Hélas, tout ne devait pas se passer aussi paisiblement qu'il le pensait.
N'était-ce pas une habitude pour Ozilius de voir ses plans réduits à néant par un élément inattendu ? Il fallait croire que oui, et par élément, je veux dire, un véritable élément. Comment s'attendre à ce que, pendant un entrainement plus énergique que d'habitude, son mentor ne reçoive soudainement un vase volant en pleine figure ? Tous deux ne comprirent pas tout de suite ce qu'il venait de se passer. La famille Hadrival était une habituée de l'utilisation de l'anima, aussi Caelan chercha à comprendre pourquoi son élève avait fait usage d'un tel objet, alors que leurs échanges visaient surtout à travailler sur sa dextérité au combat.
Seulement voilà, Ozilius n'avait pas fait usage d'anima.
Comprenant aussitôt ce que cela incombait et à quoi il avait affaire, le mentor s'extasia de découvrir que son élève était capable de maîtriser la magie. Voilà qui changeait les perspectives qu'il avait imaginées pour ce garçon et le discours qu'il désirait lui transmettre. Ainsi s'ouvrit-il à lui à propos de l'académie de magie située à Mystveil ; académie qu'il avait lui-même fréquentée durant des années pour parfaire sa propre magie. Pour Ozilius, de nouvelles opportunités de vie se dessinèrent soudain. S'il eut du mal à accepter son don au départ, il se laissa volontiers bercer par les histoires de son précepteur et les nouveaux enseignements dont il fut l'objet après cet incident.
Après quelques temps, Caelan s'entretint avec Aveline Hadrival à propos de sa découverte. Hélas, celle-ci ne fut pas aussi heureuse qu'il l'escomptait. Si son époux apprenait que son fils était capable de manier la magie, alors ce dernier se retrouverait immédiatement propulsé dans une spirale infernale dont il ne sortirait pas. Son propre père aurait tôt fait de l'utiliser davantage contre ses ennemis sans plus se soucier de son bien-être. L'elfe proposa alors d'emmener Ozilius avec lui, à Mystveil, mais la mère s'y opposa. La place de son fils était auprès de sa famille : on ne quittait pas les Hadrival aussi aisément... et pas en un seul morceau.
Comprenant ses craintes, le précepteur décida de poursuivre l'entrainement de son élève, en lui faisant promettre de garder le secret à propos de son don naturel pour la magie. Un sentiment d'injustice naquit dans le cœur d'Ozilius : il possédait un don extraordinaire et ne pouvait même pas s'en servir pour éveiller l'intérêt de son père, ni rabattre le caquet de ses frères.
♦ L'envers du décor - Cauchemar ♦
Plus le garçon faisait démonstration de ses capacités de combat nouvellement acquises et plus son père finit par le convier à les accompagner dans des évènements mondains et autres signatures d'accords commerciaux. Fort des enseignements de son mentor, Ozilius apprit très vite à dissimuler ses émotions derrière le masque du fils raisonnable qui ne discutait ni les ordres, ni les habitudes de ses aînés. D'un enfant préférant rester dans son coin sans broncher, il devint un jeune homme accommodant, apprenant par la même occasion l'hypocrisie qui régissait le monde dans lequel sa famille baignait depuis des années et des années.
À tel point qu'il développa une certaine indifférence pour le sort de ceux qui l'entouraient. Rongeant son frein intérieurement, il fatiguait pourtant bien vite de toutes ces convenances inutiles. Une seule idée le hantait jour après jour et devint une obsession dont il eu du mal à se séparer : trouver le moyen de quitter cet endroit et suivre son mentor jusqu'à l'académie de Mystveil. La magie devint une véritable source de frustration pour lui, qui ne pouvait pas l'aborder autant qu'il le désirait. N'était-ce pas son don ? Sa nature ? Pourquoi ne pouvait-il s'y adonner pleinement, alors qu'elle faisait partie intégrante de lui ? Il pouvait saisir une opportunité de choisir lui-même son chemin... et au lieu de cela, le voilà qui écoutait les propos mielleux et les vaines flatteries de ces despotes hideux.
Ce fut à cette époque que commencèrent les cauchemars.
Ozilius nourrissait tant de rancœur, que le sommeil devint difficile à supporter. Ses regrets tournaient et se retournaient dans sa tête, l'empêchant de dormir. Dès qu'il fermait les yeux, l'impression de se noyer dans une épaisse couche de noirceur le saisissait à la gorge et l'étouffait. Réveillé en sursaut, il lui sembla même apercevoir une créature se déplacer dans les ténèbres de sa chambre à maintes reprises. Il se confia à Caelan à propos de ces récurrences et de ce qu'il prenait pour une hallucination due à la fatigue. La conversation dériva bien vite sur les nihilims... et autant dire qu'il ne dormit plus jamais sans au moins une lumière allumée.
Refusant d'affronter l'idée que de telles ténèbres puissent grouiller dans son ombre, Ozilius affirma avoir rêvé et n'en fit plus vraiment mention par la suite. Cela ne diminua pas la pression à laquelle il était confronté jour après jour. Très vite mis à l'épreuve par son père, il dut bientôt prouver que sa maitrise des poisons était indéniable auprès de concurrents de passage, devenus un peu trop gênants pour le commerce familial.
Là où ses frères aînés étaient les gardes du corps et aides au négoce de Hendrick, lui agissait dans l'ombre. Une taillade bien placée, un coup de pression, une simple goûte de liquide mortel, ou de paralysant : ceux qui contrarièrent le commerce Hadrival ne le firent jamais longtemps.
Satisfait de son travail, le père finit par l'accepter complètement dans ses rangs et par échanger plus régulièrement avec lui. Des échanges étrangement sincères pour un Ozilius qui s'attendait à moins de considération. Jamais encore il n'avait eu autant de complicité avec son géniteur et il ne pouvait s'empêcher de trouver cela très agréable. Dans les méandres de cette vie devenue bien sombre, enfin passait-il du temps avec son père et pouvait discuter aussi naturellement que possible. Les mondanités devinrent ainsi plus aisées à supporter et les journées d'autant plus douces.
♦ Ma vie, mes lois - Destin ♦
Ce qui devait arriver arriva.
Fatigué de le voir trainer dans la maison sans plus aucune utilité pour les siens, Hendrick décida de donner congé à Caelan et à le renvoyer d'où il venait. Cette décision affecta Ozilius, qui n'avait pas imaginé voir son mentor partir avant de lui avoir enfin enseigné plus de choses à propos de la magie. Il semblait que ses projets tombaient définitivement à l'eau et que l'elfe n'aurait pas l'occasion de l'aider.
Une fois encore, la question de le suivre à Mystveil revint à la charge.
Le jeune homme prit une décision qu'il allait regretter. Persuadé qu'être devenu proche de son père l'aiderait à le convaincre, il se décida enfin à s'entretenir avec lui et à faire démonstration de sa magie. Il ne se rendit compte que trop tard que sa tentative était bien naïve. Comme sa mère l'avait pensé quelques années plus tôt, Hendrick entra dans une colère noire lorsqu'il découvrit que cette information importante lui avait été cachée et rejeta la demande de son fils quant à accompagner Caelan pour parfaire son apprentissage. Malgré une vaine promesse de revenir, que ce voyage ne serait que temporaire, le père fit chasser le précepteur sur le champ et enferma d'autant plus son quatrième fils dans la maison familiale.
Quelle était sa punition pour tout cela ? Ozilius n'eut de réponse que quelques jours plus tard, en retrouvant sa mère en pleurs dans la bibliothèque. Avelin venait d'apprendre une terrible nouvelle : durant le voyage de retour de Caelan, un terrible accident avait eu lieu et l'elfe avait trouvé la mort dans d'horribles circonstances. Les rumeurs voulaient qu'une attaque de monstres ait eu raison de lui et qu'il n'ait pas eu l'occasion de se défendre. Un regrettable accident, affirmait Hendrick avec un détachement non feint. S'il l'avait suivi, sans doute son élève aurait-il trouvé la mort en sa compagnie. Le ton était léger, le regard fuyant, les épaules haussées et le sourire satisfait difficilement caché.
Les monstres avaient bon dos.
Abattu par la perte de l'une des personnes dont il était le plus proche et pour qui il avait de l'affection, Ozilius ne se résigna pas pour autant. On l'avait puni et il en était conscient. Nul besoin de mots insultants, ni de châtiment corporel. Son père avait frappé là où cela faisait mal et c'était ce qu'il pouvait faire de pire. Dès lors, le jeune homme décida de se montrer patient et de se résigner à rester un fils dont on allait désormais se servir sans considération.
Quelques mois s'écoulèrent après ces évènements, mais il se refusa à suivre les enseignements magiques d'autres mentors, choisis par son père, bien entendu. Nul n'était digne de lui, prétendait-il. Un caprice qui tendait à agacer Hendrick, qui perdait patience face aux peu de capacités que le garçon daignait dévoiler à propos de sa magie. Pourquoi aurait-il dû utiliser de tels pouvoirs ? Pour le satisfaire ? Certainement pas.
Ozilius ne fut pour autant pas privé de ses activités habituelles et ne montra aucune animosité apparente envers son géniteur. Peut-être avait-il fini par croire à la funeste théorie de l'accident ?
Un client était venu pour affaire ce soir-là. L'un des fils de Hendrick avait eu vent de paroles peu sympathiques à propos de son commerce. Après enquête, le chef de la famille Hadrival avait découvert que celui prétendant être intéressé par ses propositions de vente, n'était nul autre qu'un espion. Et il ne venait pas pour n'importe quoi, mais pour dénicher des informations à propos du trafic d'anima, soupçonné derrière l'apparente exploitation de pierres précieuses.
Autant dire que le père attendait cette visite de pied ferme et que l'accueil ne serait pas celui escompté par le malfrat. Quelle façon plus appropriée pour signer un contrat que de le faire autour d'un verre ? Dissimulé dans l'antichambre, Ozilius avait fait ce qu'on lui avait demandé. Obtenir les ordres, acquiescer, agir : rien de nouveau lors de cette soirée en petit commité, où l'on n'entendrait pas un cri, ni même un murmure. L'homme finirait par avouer ce qu'il venait faire là et repartirait certainement passer le message à ses commanditaires, s'il ne trouvait pas mystérieusement la mort. Tout était une question de dosage.
Oui, mais à qui était-il destiné ?
Lorsque Hendrick s'effondra sur le sol en se tenant la gorge, totalement paralysé, ses yeux furibonds se tournèrent vers le visage à demi masqué de son quatrième fils. Comme convenu : pas un mot, pas une réaction. Il lui faudrait quelques heures avant de retrouver l'usage de ses mouvements... et peut-être autant pour que ses fils aînés se rendent compte du problème.
Un simple mouvement de l'index découvrit le tissu dissimulant l'immense sourire arboré par Ozilius. Il poussa un soupir de soulagement et fit tournoyer l'antidote entre ses doigts durant quelques secondes. Il n'avait pas trouvé la force d'en finir pour de bon, mais la vengeance était tout de même agréable à observer. Posant la fiole sur une table que son père ne pourrait de toute façon pas atteindre, le jeune homme tendit un parchemin enroulé au soi-disant client qui avait failli se faire piéger. S'il cherchait des réponses quant au trafic d'anima, elles étaient dans ce document.
- Voilà de quoi satisfaire votre curiosité, affirma Ozilius avec sérieux, ils savent ce que vous venez faire ici et le poison paralysant vous était destiné.
L'occasion était trop belle et il entendait bien la saisir immédiatement.
- Pour faire court : fuyez loin d'ici.
Tandis que l'intrus quittait les lieux par la fenêtre, Ozilius entreprit de le faire de son côté. Tout d'abord soucieux de n'alerter personne, il reprit son chemin par l'antichambre et sortit. Comme à l'accoutumée, ses frères attendaient le résultat de cette entrevue. Leur assurant que tout se passait comme prévu, le jeune homme traversa lentement le couloir... avant de s'enfuir à toute vitesse.
Déboulant les escaliers qui le menaient au rez-de-chaussée, il fut interrompu dans sa fuite par sa mère. D'abord inquiète, cette dernière comprit très vite que quelque-chose de grave s'était passé. Les rugissements de rage des aînés Hadrival se firent rapidement entendre, lorsque ceux-ci trouvèrent le corps paralysé de leur père. Avelin coula un regard sévère en direction du plus jeune de ses fils et constata combien il paraissait pressé et alarmé.
- Je ne peux pas rester, affirma-t-il, presque suppliant.
Sa mère n'ignorait pas qu'un sort pire que la mort attendait ceux qui se permettaient de trahir la famille et d'autant plus s'il s'agissait de l'un de ses membres. Résignée et chagrinée, Avelin le laissa partir tant qu'il en était encore temps. Autant dire qu'Ozilius ne se fit pas prier et quitta le Bastion sans se retourner.
♦ Devenir un apatride - Désillusion ♦
Les premiers jours furent éprouvants. Ozilius n'avait pas préparé son départ et dût se débrouiller avec le peu qu'il avait emporté pour survivre. Si ses rencontres lui affirmèrent parfois le contraire et le déstabilisèrent, il fit de son mieux pour prouver que même un nobliau habitué au confort, avait la capacité de s'adapter à toutes les situations possibles. Il ne manqua d'ailleurs pas de s'attirer des ennuis en chemin, provoqués ou non. L'on peut dire qu'il collectionna les rencontres fracassantes, au sens propre, comme au figuré.
Ses pas le conduisirent dans la forêt polaire géante, à la rencontre de ses voyageurs égarés ; en passant par Springcrest et ses bandits sans foi ni loi ; puis à Port Augure et ses habitants intrigants. Autant d'étapes qui ne visaient qu'une seule et unique destination : Mystveil. En bon têtu qu'il était, Ozilius n'avait jamais oublié toutes les histoires que son mentor lui contait au sujet de cet endroit, ni toutes les opportunités qui pourraient s'offrir à lui.
Néanmoins, avant de se battre pour intégrer l'académie, Ozilius avait un devoir à accomplir et non des moindres : tout d'abord, annoncer la mort de Caelan et, si l'information n'était pas parvenue jusqu'ici, en expliquer la cause. Voilà qui risquait de lui fermer quelques portes. Après tout, il était partiellement responsable de ce qui était arrivé. Le jeune homme ne croyait pas et ne croirait jamais en la théorie selon laquelle un elfe aussi doué que son mentor se soit fait tuer par des monstres
Hélas, toute bonne volonté n'étant pas toujours concluante, il ne s'imaginait pas que son nom de famille et ses talents magiques si peu développés, lui vaudraient de se faire tout bonnement jeter dehors. Son mentor, bien qu'habité par les meilleures intentions du monde, n'avait pas manqué d'écrire quelques rapports au sujet de la famille chez qui il officiait en tant que précepteur. La sinistre duplicité des Hadrival avait fait son chemin jusqu'aux oreilles des hautes sphères de Mystveil et aucun des interlocuteurs d'Ozilius ne voulut entendre quoi que ce soit concernant les enseignements dont celui-ci pourrait bénéficier en ces lieux.
Comble du comble, voilà qu'on lui conseillait de rentrer chez-lui sans plus tarder.
Perdant son sang-froid, le jeune homme insista autant qu'il le put. Il était venu de loin et avait risqué sa vie pour s'échapper, il n'avait pour ainsi dire plus nulle part où aller. Il ne demandait qu'à apprendre et à devenir l'un des leurs, comme son mentor l'envisageait avant son trépas.
Les portes de l'académie lui étant fermées, Ozilius dut se résigner à trouver de quoi subsister pendant quelques temps. S'il abandonna vite son idée ? Pas le moins du monde. Les mages eurent tôt fait d'en avoir assez de voir un énergumène attendre devant leurs murs les bras croisés, ou tambouriner à leur porte. Plus d'une fois perdirent-ils patience, mais sans jamais renoncer à leur décision.
Hélas, un tel remue-ménage n'aida pas à se remplir l'estomac et encore moins à s'abriter de la pluie battante. À l'aube d'il ne savait plus combien de jours, le vilain petit canard des Hadrival dut se rendre à l'évidence qu'il n'obtiendrait rien de plus que du mépris et du silence. Même le florilège d'insultes dont il fit usage – quelle indicible horreur ! – ne suffit pas à rendre la situation moins embarrassante, ni moins désespérée.
Alors il se décida et quitta les alentours de l'académie pour se consacrer à d'autres tâches, moins reluisantes. Si sa magie ne pouvait pas se déployer comme il l'entendait, il possédait néanmoins des talents qui lui permettraient de tenir le coup, le temps de trouver une autre solution. Plus que le refus obstiné des mages, l'idée que la mort de Caelan ne les ait même pas émus, le rendait malade. Son précepteur et ami, avait été assassiné après avoir émis cette folle idée de le faire venir jusqu'ici. Et maintenant que l'élève se présentait enfin devant ces foutues portes, on les lui claquait au visage, après un si long voyage. Plus encore, ses frères devaient déjà le traquer à l'heure qu'il était et il ne leur faudrait pas longtemps avant de lui remettre la main dessus.
Rester à Mystveil sans bouger, lui vaudrait d'être retrouvé rapidement, d'autant plus s'il n'avait pas la protection des murs d'une académie pour préserver son propre salut. Pour autant, retourner sur ses pas n'était pas envisageable.
Alors il se tourna vers la guilde des aventuriers, espérant s'y faire une place et mettre ses capacités au service de quelques contrats juteux… et le moins que l'on puisse dire, c'est que la traque de criminels devint un passe-temps plus amusant que l'assassinat.
Ce qu'il ignorait, en revanche, c'est que son passé ne tarderait pas à le rattraper de nouveau.
♦ Payer pour ses crimes - Passé ♦
Lorsqu'il s'était réveillé dans cette geôle glaciale, Ozilius cherchait à comprendre à quel moment son dernier contrat à Springcrest avait mal tourné. Au fil du temps, il avait appris à connaître tant et si bien la ville, qu'il ne se faisait plus guère surprendre par les malfrats qui tentaient de l'y piéger.
Alors comment, par Ventus, comment s'était-il retrouvé enchainé derrière ces barreaux ? Certes, il avait donné du fil à retordre à cette silhouette qui le poursuivait. Cela avait commencé dans cette taverne, où il s'était imaginé prendre du repos avant de repartir. Cela commençait toujours par un individu louche. Mais si, vous savez ? Encapuchonné, l'air très attentif au moindre de vos faits et gestes, en train de fumer la pipe dans un recoin sombre et aussi discret qu'un fantôme auquel personne ne fait attention ? Le genre à se lever en même temps que vous et à vous suivre dans les ruelles les plus sombres pour vous chercher querelle ? Voilà, ce genre-là. Un grand classique. Un classique qui aurait fait sourire Ozilius, s'il n'y avait eu ce vilain sentiment d'angoisse pour l'étreindre.
D'habitude, face aux vulgaires bandits qu'il traquait, il n'était pas le moins malin, ni le moins effrayant en matière de coup de pression. Il s'y adonnait depuis son adolescence, avait appris à bonne école et ne se privait pas de jouer un peu avant de coincer les malheureux qui pensaient pouvoir lui échapper. Fort de sa confiance retrouvée en accomplissant ces contrats, le jeune homme ne s'était pas imaginé redevenir une proie.
Alors il avait couru, comme seule une proie traquée sait le faire. Pas assez vite pour le prédateur, qui avait fondu sur lui et l'avait plongé dans l'inconscience sans un mot.
Ozilius se maudissait d'avoir accepté de revenir si loin au nord. Le Bastion se trouvait loin, mais jamais assez à son goût. Cette chasse ne ressemblait cependant pas à la façon de faire de ses frères aînés. Avait-on envoyé quelqu'un ? Voilà qui ressemblait davantage aux manigances de son horrible père. Il ricana. Son année de cavale prenait donc fin ici ? Cette fois, il retournerait à la maison sans espoir d'en sortir, que ce soit entier, ou même vivant.
La vérité était pire que ce qu'il imaginait.
Kerendir n'avait pas pour vocation à mettre des individus en prison pour une histoire aussi simple. Il ne se trouvait pas en cellule pour être ramené au Bastion, mais bel et bien pour y être interrogé.
Le jeune homme n'eut aucun mal à reconnaître la personne venue le questionner. Celle-là même qu'il avait épargnée et laissée partir, un an plus tôt, au lieu de lui administrer un poison paralysant. Celle-là même à qui il avait confié de précieux documents relatant des agissements illégaux de sa propre famille. Des agissements auxquels il avait participé malgré lui, pendant des années.
Peu enclin à accepter la torture pour protéger son vil géniteur, Ozilius décida de ne pas jouer au plus malin avec son interlocuteur et entreprit de lui raconter tout ce qu'il savait. Il n'ignorait pas que le fond du problème résidait du côté d'un trafic d'anima impur, mais personne ne l'avait jamais mis réellement dans la confidence. Très peu de gens l'étaient en définitive. Hendrick ne parlait de ses affaires qu'avec ses frères, peut-être même seulement avec l'aîné.
À l'époque, Ozilius n'avait été qu'un exécuteur, une ombre bien cachée à qui l'on donnait des ordres. Empoisonne, paralyse, effraie, tue. Autant de directives face auxquelles dire "non" était risqué. Autant de méfaits qui avaient mis la prudence du plus jeune des fils Hadrival à rude épreuve, puisqu'il n'avait jamais laissé la moindre trace derrière lui. Comment incriminer un fantôme et plus encore sa famille, quand le nettoyage était bien fait ?
Mais nettoyer incombait aussi d'avoir le loisir de fouiner. Tout à son désir de vengeance après l'assassinat de son mentor, Ozilius avait fouiné suffisamment, pensait-il, pour faire éclater la vérité. Ou, en tout cas, un début de vérité. Il était toutefois loin de penser qu'il offrirait de tels indices aux Traque-Ténèbres. Aujourd'hui, devait-il admettre, il craignait réellement de savoir dans quoi il avait trempé.
L'homme face à lui savait ce qu'il s'était passé ce soir-là. Comment les verres avaient été échangés. Comment le garçon lui avait remis les preuves en lui conseillant de fuir aussi vite que possible. Ozilius lui raconta sa propre fuite, ses intentions, sa volonté de se sortir de cet enfer familial, sous peine d'être châtié pour son audace insensée. Sans omettre d'insister sur le fait qu'il n'avait jadis pas d'autre choix que d'agir comme on le lui ordonnait et, surtout, que sa mère et sa petite sœur étaient des victimes de tout cela, sans y avoir jamais participé.
Concernant son père, Ozilius pensait ne plus jamais être surpris. La vérité lui donna tort, une fois de plus. Pas pour le trafic d'anima, bien sûr, puisqu'il connaissait quelques bribes d'informations à ce sujet. Non. On l'interrogeait vraisemblablement pour une histoire qui allait bien plus loin. À quel point ? Hélas, ce n'était pas à lui de poser les questions aujourd'hui.
Une bribe de conversation lui mit la puce à l'oreille : son père et ses frères n'avaient rien trouvé de mieux que de fricoter avec une organisation criminelle. Une organisation qui avait le mérite d'attirer l'attention d'une autre organisation qui ne plaisantait pas : les Traque-Ténèbres. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Hendrick avait-il eu conscience de ce qu'il faisait ? Cette question devrait rester sans réponse, même si l'appât du gain avait très certainement ôté tout discernement à son géniteur. De quelle organisation criminelle parlait-on au juste ? Grâce à son maudit nom de famille, Ozilius tombait dans la gueule d'un loup trop fort pour lui...
♦ Tourner la page - Ténèbres ♦
Ozilius se trouvait toujours dans sa cellule lorsque la terre trembla.
Comme tous les prisonniers autour de lui, il ne tarda pas à se précipiter vers les barreaux de la porte pour s'enquérir de ce qu'il se passait. Il fut pourtant le seul à obtenir une réponse de son mystérieux geôlier : la seule personne qui daignait venir lui rendre visite, à sa plus grande surprise. Pourquoi le laissait-on mariner ici à ce point ?
Ses questions se turent instantanément dans son esprit, lorsque la nouvelle tomba comme un coup de massue : le Bastion Terrestre venait de s'effondrer, emportant avec lui ses habitants et une bonne partie de ce qui se trouvait sous la voûte du nexus et plus bas encore. De la cité de cristal, il ne devait rien rester, pas plus que de toutes les strates ensevelies sous le choc dévastateur. À la question muette du jeune homme, son interlocuteur ne répondit qu'en secouant la tête : il n'avait aucune nouvelle à propos de survivants et, de toute façon, disait-il, personne ne pouvait survivre à ça.
Laissé seul, Ozilius aurait dû se réjouir de savoir ses ennuis terminés, si peu empathique vis-à-vis des habitants de ce maudit trou sous la montagne. Ses pensées se tournèrent toutefois vers sa mère et sa petite sœur. Deux innocentes qui n'avaient aucune chance d'avoir réchappé au drame, si peu autorisées qu'elles étaient à sortir de cet horrible manoir. Deux innocentes, prisonnières à tout jamais du tombeau immonde que le chef de la famille avait creusé pour elles, sans même le savoir. D'abord Caelan et maintenant... maintenant ça. Il n'était pas du genre à faire dans les sentiments dégoulinant de compassion et s'en serait voulu si la situation ne les rendait pas légitimes : ce n'était pas juste. Comme lui, elles n'avaient rien demandé. Contrairement à lui, elles étaient restés là-bas.
Une seule pensée traversa l'esprit d'Ozilius, tandis que les ténèbres de sa cellule s'allongeaient autour de lui : "je les ai abandonnées". Il s'était promis de ne plus jamais culpabiliser. Il s'était persuadé qu'elles avaient choisi leur sort. Tu parles, comme si sa sœur avait jamais eu son mot à dire. Sa mère s'était résignée, certes, mais méritait-elle pour autant ce qui lui arrivait ? Il se surprit à maudire sa propre lâcheté. Imbécile qu'il était d'y songer maintenant, alors que le temps s'était écoulé et qu'il ne s'était même pas retourné en quittant la maison. Le mal était fait. Il n'avait pensé qu'à lui.
Et plus ses pensées dérivaient vers la peine, la culpabilité et la colère, plus les ombres dansaient. Non, à présent, elles virevoltaient et grossissaient dans son dos. Les craquements sinistres se firent entendre, brisèrent le silence. La silhouette voutée s'étirait inlassablement, tel un individu sortant d'un long sommeil réparateur. Le froid mordant de la pièce fit frissonner Ozilius, qui se redressa lamentablement du sol où il s'était laissé choir. Les orbites vides firent écho à ses yeux écarquillés. Ses lèvres voulurent libérer un hurlement, mais seul un souffle parvint à les franchir. À moins qu'il n'ait hurlé sans y parvenir ? Que sa voix soit morte avant de sortir ?
Les doigts griffus de la créature s'agitèrent, tandis que sa tête de chouette décharnée pivotait sur la droite en craquant. Ozilius n'eut pas le réflexe de chercher après ses armes. De toute façon, il en était dépourvu, ici. Ses prunelles bleues ne quittaient pas le nihilim. Tout comme elles ne l'avaient pas quitté jadis, lorsqu'il l'avait aperçu étant adolescent, dans l'obscurité de sa chambre.
Son cœur battait toujours la chamade et sa respiration tremblait, lorsque son geôlier reparut près de la grille de sa prison, une arme à la main. Combien de temps s'était-il écoulé ? Ozilius en avait perdu la notion. Du monstre il ne restait qu'une vague silhouette fumante et diffuse, qui s'évaporait lentement. La voix bien humaine du traque-ténèbres jaillit dans les oreilles du jeune homme comme un rappel à la réalité, l'enjoignant à se relever, le détachant enfin et lui annonçant que sa liberté allait lui être rendue.
- Ainsi nous sommes quittes, murmura son interlocuteur avant de tourner les talons pour le raccompagner jusqu'à la sortie. Mais tâche de te tenir à carreaux, parce que je t'aurai à l’œil : si tu tournes aussi mal que les pourris qui t'ont engendré, je le saurai.
Ozilius le retint.
- Je ne veux plus fuir. Je ne veux plus être une proie.
Ça ne se passerait pas comme ça. Pas question de sortir d'ici et de simplement fuir vers une vie où il n'aurait qu'à assumer ou oublier le passé. Maintenant qu'il savait de quoi découlait ses ennuis, il lui était impossible de faire comme si rien ne s'était produit. Dans quoi sa famille avait-elle trempé pour en arriver là ? Oh, il n'obtiendrait pas de réponse de la part de son sauveur, bien sûr... Alors pourquoi pas aller les chercher directement ? Quitte à errer dans la nature sans but, l'accès à l'académie de Mystveil lui ayant été refusé, il tenterait sa chance ailleurs. Attraper des malfrats dans des quartiers malfamés ne lui suffirait pas à racheter la lâcheté dont il se pensait responsable.
- Laissez-moi devenir l'un des vôtres.
♦ Retrouver un mentor - Secret ♦
Sven Harper n'était pas un grand bavard. Autant dire qu'Ozilius ne parvint jamais à lui faire cracher la vérité à propos de sa famille. Pour connaître tous les détails, il lui faudrait faire preuve de patience et se contenter d'attendre après un véritable recrutement. Ce n'était pas faute d'essayer. Ce n'était pas faute d'aborder le sujet, que ce soit directement ou indirectement. Le bougre était malin et ne se laissait jamais avoir. Alors le jeune homme fit ce qu'il savait faire de moins bien : être patient.
L'entrainement de son ancien mentor était déjà ardu, mais ce ne fut rien à côté de celui que lui imposa Sven, qui ne le ménagea jamais vraiment. Ses talents étaient indéniables, mais il fallait une fois de plus compter sur la dextérité plutôt que sur la force. Ce n'était pourtant jamais assez. Sven ne lui faisait pas confiance, pas entièrement du moins et tâchait de le mettre à l'épreuve autant que faire se pouvait. Aucun écart ne serait toléré et Ozilius l'avait bien compris.
N'avait-il pas déjà reçu un premier avertissement, dès sa sortie de cellule ?
Il ne fallut pas moins d'un an pour que Sven accepte enfin de reconnaître un brin de ses capacités et encourage son évolution en tant que "recrue à l'essai". Une évolution, certes, mais passer un an à ronger son frein avait été un calvaire pour Ozilius. À l'essai. On le considérait comme "à l'essai". N'avait-il pas été à l'essai jusqu'à présent ? De son nouveau mentor, il n'obtint qu'un ricanement.
Il devrait se contenter de ça, pour le moment.
Réputation
Traque-Ténèbres - Palier 0 : il est encore à l'essai, on le connaît comme étant le protégé quelque-peu dissident et dissipé de Sven Harper, lui-même membre expérimenté.
La Chasse Sauvage - Palier 0 : il est un parfait inconnu pour eux, puisqu'il n'a jamais rencontré l'un de leurs membres (ou en tout cas, il n'en avait aucune idée à ce moment-là). En revanche, sa famille commerçait de l'anima impur auprès du Précepte de la Paresse (bien qu'ils n'aient jamais été au courant de l'affiliation du trafic à cette organisation), du coup, son nom de famille est connu, ou en tout cas, a été connu dans les archives de la Chasse Sauvage.
Aux yeux du reste du monde, Ozilius est un parfait inconnu et tient à le rester autant que possible.
Historique - Noble
Le personnage a passé son enfance dans un milieu privilégié et à l'habitude du pouvoir et de la richesse propre à l'élite sociale.
Qui tire les ficelles ?
Pseudo : Sharko
Comment avez-vous connu le forum ? *Prend une inspiration* "C'était il y a quatre-vingt-quatre ans..." Non je plaisante, j'ai fait partie des premiers membres qui étaient présents sur la bêta du forum !
Qu'est-ce qui a motivé votre inscription ? L'écriture sur forum me manquait. Et quel meilleur endroit que celui-ci pour y remédier ? :D