Legendary RPG

Autrefois, Ayah fut un esprit de l’eau ayant passé le plus clair de son existence dans la mer du Nord. C’était une entité élémentaire joyeuse, curieuse et fondamentalement bienveillante, qui aimait la compagnie des mortels et rôdait souvent à proximité des côtes et auprès des bateaux, non loin d’une petite cité portuaire nommée « Springcrest ». Il y a de cela près de 500 ans, Ayah a fait le choix de renoncer à son immortalité et à sa condition d’esprit élémentaire pour intégrer une enveloppe charnelle et vivre parmi les mortels. Elle fut touchée par la détresse d’un couple d’humains qui priait la déesse Aqua de leur rendre leur fille disparue en mer, une certaine « Ayah Stormsong ». Ayah, esprit élémentaire, pensa bien faire en intégrant le monde mortel avec une apparence très proche de la jeune femme disparue et prit également son nom et son prénom. Durant quelques années, elle tenta tant bien que mal de s’approprier cette existence qui n’était pas vraiment la sienne. Ayah ne se sentit jamais vraiment elle-même et ressentit un profond malaise dans sa nouvelle vie. Un terrible sentiment d’imposture la hanta. L’expérience ne fut pas des plus agréables, mais elle lui apprit une première leçon de vie et la jeune femme gagna en maturité. Son existence ne fut pas malheureuse auprès de ces gens, qui considérèrent malgré tout que leurs prières avaient été exaucées. Durant cette courte période, elle s’entraîna chaque jour au maniement de l’épée et rejoignit la milice de Springcrest en tant que soldate. Elle s’engagea à défendre la ville face à diverses menaces, telles que des invasions d’autres clans ou des bandits. Son père adoptif, maître forgeron de la ville à l’époque, lui offrit un jour une lame : une épée bâtarde qu’il nomma « Rainfell » en hommage à la déesse de l’eau. Une arme magiquement liée à Ayah, qu’elle avait le pouvoir d’invoquer et faire disparaître (talent matérialisation d’une arme). Son existence aurait pu se poursuivre ainsi, en tant que citoyenne au sein de la milice de l’ancienne Springcrest, si elle ne s’était pas perdue dans le temps. Un beau jour, elle disparut et ne fut jamais retrouvée à son époque. Elle fut prise malgré elle dans un phénomène rare et encore extrêmement peu connu : une anomalie temporelle. Ayah en fut récemment libérée par une intervention de Zelekrond sur les voies temporelles. Le « Gardetemps » la ramena à l’ère actuelle d’Ankaa, complètement déboussolée et sans le moindre repère. Ce « voyage dans le temps » ne fut pour elle pas sans conséquence, et une grande partie de sa mémoire est dorénavant morcelée et abîmée. Ayah s’est éveillée une nuit, seule et désorientée sur une plage du nord, non loin de Springcrest, après avoir erré dans les voies temporelles pendant des siècles. Elle n’avait alors aucune idée de l’endroit où elle se trouvait. Vulnérable, elle fut rapidement attaquée par des nihilims (wargs ombreux), et les combattit avec l’énergie du désespoir avant d’être finalement secourue par un.e traque-ténèbres. Sérieusement blessée dans l’attaque, Ayah fut ramenée à Springcrest, dans l’un des quartiers généraux de la guilde des traques ténèbres où on soigna ses blessures et où on vérifia qu’elle n’était pas touchée par la corruption nihilim. Son état était très préoccupant, mais on fut quelque peu surpris de constater que son âme était parfaitement intacte malgré l’attaque. C’était un peu comme si elle était incorruptible : une particularité qu’elle tient en réalité de sa nature d’esprit incarné. Le point ne passa pas inaperçu auprès des experts de la corruption nihilim : au vu des circonstances et de ses blessures, cette étrangère aurait dû perdre une partie de son âme. Le choc fut rude pour l’esprit de l’épéiste perdue dans le temps quand elle découvrit son entourage. Springcrest avait beaucoup changé, la ville n’avait plus rien à voir avec ce qu’elle avait toujours connu. Il s’agissait maintenant d’une immense cité, comme elle n’en avait jamais vu : pour le meilleur et pour le pire. Très vite, Ayah comprit que nul ne pourrait lui apporter de réponse sur ce qui lui était arrivé. Les quelques personnes des traque-ténèbres à qui elle avait confié ses interrogations à ce sujet semblèrent considérer simplement que même son âme était intacte, sa mémoire avait certainement subi quelques dommages. En somme, qu’elle avait besoin de repos pour se remettre d’un choc émotionnel dû à l’attaque, mais elle savait au fond d’elle-même qu’il n’en était rien. Perdue, elle garda donc le silence et œuvra pour s’adapter du mieux qu’elle pouvait à la situation, évitant d’aborder le sujet de ses origines autant que possible, même si ses réactions trahissent régulièrement le trouble qu’elle peut avoir dans certaines situations et incohérences qui embrouillent son esprit. Elle était donc arrivée dans cette nouvelle époque, et il fallait s’y adapter et se reforger une vie ici-bas : restait à savoir la place qui était la sienne dans ce nouveau monde. La résistance manifeste de son âme à la corruption nihilim, sa compétence à l’épée et sa capacité d’invoquer son arme jouèrent peut-être dans la suite des évènements. La voie des traque-ténèbres s’ouvrit. Elle n’avait nulle part où aller et cherchait un rôle à jouer : on lui proposa de faire ses preuves parmi les traque-ténèbres en tant que recrue à l’essai. En échange de sa participation dans de petites missions diverses pour le compte de la guilde, elle obtenait le gîte et le couvert au sein du quartier général implanté à Springcrest ainsi qu’une petite rémunération modeste, mais qui lui permettrait de subsister. Ayah prit le temps de considérer la proposition durant sa période de rétablissement, on la garda plusieurs jours dans une chambre du quartier général plutôt que la transférer au dispensaire de Springcrest. Elle finit par accepter la proposition et intégra la guilde à l’essai. Le reste… Le destin n’a pas encore tranché. Aujourd’hui, Ayah peine toujours à s’adapter à cette nouvelle réalité. Après quelques semaines, elle se sent toujours perdue dans un monde qui lui semble à la fois étranger et hostile. Ses rêves et de nombreuses brides de ses pensées semblent encore emprisonnées dans l’anomalie temporelle, comme si une partie de son être demeurait bloqué entre deux réalités : si bien qu’elle a parfois du mal à distinguer le réel de ses chimères. Il lui arrive d’avoir de violents flashs de mémoire qui la déstabilisent.